En ce moment

Titre

Artiste

Emission en cours

 


pourquoi le lundi de Pâques est-il férié alors qu’il ne correspond à rien ?

Écrit par sur 22 avril 2019


UN PEU D’HISTOIRE – Le dimanche de Pâques varie chaque année : il est fixé après l’équinoxe de printemps, le dimanche suivant la pleine lune. Mais si ce jour-là, les Chrétiens célèbrent la résurrection du Christ, pour quelles raisons le lundi qui suit est-il toujours férié ?

UN PEU D’HISTOIRE – Le dimanche de Pâques varie chaque année : il est fixé après l’équinoxe de printemps, le dimanche suivant la pleine lune. Mais si ce jour-là, les Chrétiens célèbrent la résurrection du Christ, pour quelles raisons le lundi qui suit est-il toujours férié ?

C’est un mystère que même certains catholiques peinent à expliquer quand on leur pose la question : mais pourquoi diable le lundi de Pâques est-il férié ?

En France, six jours fériés sont liés à la religion : le lundi de Pâques, le jeudi de l’Ascension, le lundi de Pentecôte, de l’Assomption (le 15 août), de la Toussaint et du jour de Noël. Le lundi de Pâques est celui qui « enclenche » la saison – arrivent ensuite les attendus week-ends à rallonge du mois de mai. Mais il est le seul pendant lequel il ne se passe rien. RIEN. Pas de cérémonie religieuse, pas de traditionnel repas de famille, pas de commémoration. Juste le fait de ne pas travailler. Alors, pourquoi ? Pourquoi ce lundi est-il férié, alors que la fête pascale est célébrée le dimanche ?

Fêter Pâques pendant huit jours

Pour l’expliquer, il faut se replonger un peu dans l’Histoire. Et se rappeler que la résurrection du Christ est le moment le plus important du calendrier chrétien. Pour marquer cette date, l’empereur Constantin (272-337 après JC) a introduit sous son règne l' »Octave de Pâques », une période qui désigne les huit jours qui suivent la fête de Pâques. Pendant toute cette semaine, la messe était célébrée tous les jours en reprenant les prières de Pâques. Une moment encore festif, pour marquer le fait que la résurrection se prolonge au-delà de la fête en elle-même.

Dans le « Journald’Egérie », une pèlerine de l’époque raconte son voyage à Jérusalem à la fin du IVe, et décrit les fastes et les célébrations menées pendant cette période : « Pendant l’Octave, toute cette pompe et cette décoration se déploient dans tous les lieux saints. (…) Les moines de l’endroit, au complet, continuent à veiller jusqu’au jour en disant des hymnes et des antiennes. (…) A cause de la solennité et de la pompe de ces jours, des foules innombrables se rassemblent de partout, non seulement des moines, mais aussi des laïques, hommes et femmes. »

Un petit nettoyage dans les fêtes religieuses

La tradition a perduré en France. Depuis le Moyen-Age, cette semaine suivant la fête de Pâques était entièrement fériée, permettant à certains de partir en pèlerinage à Rome.

Au fil des années, des décennies, les fêtes religieuses s’accumulent. Et l’inflation est telle que le concile de Trente (au XVIe siècle), puis plus tard le concile Vatican II, n’hésiteront pas à en supprimer. A la veille de la révolution française, il existe tout de même encore 40 et 50 jours fériés religieux en France, en plus des dimanches. Les révolutionnaires vont en rayer du calendrier un certain nombre, mais certaines traditions, comme les fêtes de la Saint-Jean, restent indéboulonnables, trop bien ancrées dans les habitudes et coutumes de la France paysanne de l’époque.

C’est Napoléon, en 1802, qui prend à nouveau les choses en main et veut faire le grand ménage. En effet, la signature du Concordat marque un tournant : l’organisation des pratiques religieuses en France n’est plus sous la tutelle de Rome, l’Eglise catholique passe sous l’autorité de Napoléon Bonaparte. Celui qui est alors Premier consul négocie ainsi avec l’Eglise catholique, sur le nombre de fêtes chômées. Il en réchappera quatre, rythmant les saisons : la Toussaint à l’automne, Noël en hiver, l’Ascension au printemps et l’Assomption en été. La semaine de l’Octave de Pâques n’échappe pas au coup de ciseau, et seul subsiste de ces huit jours fériés le lundi de Pâques, seul compromis trouvé, et désigné apparemment un peu arbitrairement. Reste que cette tradition de garder le deuxième jour de l’Octave chômé a finalement été suivie par de nombreux pays européens : il est férié dans la plupart d’entre eux.

Cette date de Pâques, à la différence de celle de Noël, est également variable : elle tombe toujours un dimanche, mais la date est calée le dimanche qui suit la première pleine lune après l’équinoxe de printemps, le 21 mars. Ce qui explique aussi en partie pourquoi cette tradition est restée, et que les Français ont un jour de congé supplémentaire.


Les opinions du lecteur

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.


Continuer la lecture