La tradition a perduré en France. Depuis le Moyen-Age, cette semaine suivant la fête de Pâques était entièrement fériée, permettant à certains de partir en pèlerinage à Rome.
Au fil des années, des décennies, les fêtes religieuses s’accumulent. Et l’inflation est telle que le concile de Trente (au XVIe siècle), puis plus tard le concile Vatican II, n’hésiteront pas à en supprimer. A la veille de la révolution française, il existe tout de même encore 40 et 50 jours fériés religieux en France, en plus des dimanches. Les révolutionnaires vont en rayer du calendrier un certain nombre, mais certaines traditions, comme les fêtes de la Saint-Jean, restent indéboulonnables, trop bien ancrées dans les habitudes et coutumes de la France paysanne de l’époque.
C’est Napoléon, en 1802, qui prend à nouveau les choses en main et veut faire le grand ménage. En effet, la signature du Concordat marque un tournant : l’organisation des pratiques religieuses en France n’est plus sous la tutelle de Rome, l’Eglise catholique passe sous l’autorité de Napoléon Bonaparte. Celui qui est alors Premier consul négocie ainsi avec l’Eglise catholique, sur le nombre de fêtes chômées. Il en réchappera quatre, rythmant les saisons : la Toussaint à l’automne, Noël en hiver, l’Ascension au printemps et l’Assomption en été. La semaine de l’Octave de Pâques n’échappe pas au coup de ciseau, et seul subsiste de ces huit jours fériés le lundi de Pâques, seul compromis trouvé, et désigné apparemment un peu arbitrairement. Reste que cette tradition de garder le deuxième jour de l’Octave chômé a finalement été suivie par de nombreux pays européens : il est férié dans la plupart d’entre eux.
Cette date de Pâques, à la différence de celle de Noël, est également variable : elle tombe toujours un dimanche, mais la date est calée le dimanche qui suit la première pleine lune après l’équinoxe de printemps, le 21 mars. Ce qui explique aussi en partie pourquoi cette tradition est restée, et que les Français ont un jour de congé supplémentaire.